Lord Sebastian Coe : “Pour une entreprise aussi il s’agit d’être performant en étant sous pression”

15/04/2024

Dans le cadre des “Monaco Economic Conferences” organisées par le Monaco Economic Board et dont la particularité est d’être en anglais, Lord Sebastian Coe, Président de World Athletics (la fédération internationale d’athlétisme) a livré un point de vue original sur les différents aspects du sport qui possède des liens, mais aussi une certaine ressemblance, avec le monde des affaires. Un témoignage passionnant rendu possible par CFM Indosuez, partenaire exclusif de cet évènement.

C’est à une conférence assez exceptionnelle à laquelle les membres du MEB étaient conviés ce jeudi 11 avril au Yacht Club de Monaco. Lord Sebastian Coe, double champion olympique du 1500m en 1980 et 1984, membre Parlement Britannique de 1992 à 1997, Président du Comité d'organisation des Jeux olympiques de Londres de 2012, et depuis 2015, Président de World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme basée en Principauté, a joué le jeu d’une conférence décontractée, sous la forme d’un “Fireside Chat” (discussion au coin du feu), mené par Justin Highman, Directeur Général Adjoint du MEB.

L’échange a notamment tourné autour des liens et des similitudes entre business et sport, et selon l'ancien athlète de haut niveau, elles sont nombreuses : “Une entreprise bien gérée performe parce qu’elle fonctionne sur le principe d’un engagement de tous les jours, tout comme dans le sport. Le principe est de rester concentré sur son objectif et de pouvoir être performant tout en étant sous pression. Que ce soit en sport ou dans le business, rien de bon ne se fait en une nuit, cela demande un grand dévouement et même des sacrifices.” 

Évoquant ses débuts et sa vision du monde d’alors, Lord Coe note l’évolution de cette approche par la jeunesse actuelle :  Les gens de ma génération qui voulaient changer les choses s’engageaient dans des associations ou en politique or les jeunes actuels sont nombreux à penser pouvoir le faire au travers de l’entreprise, je trouve très intéressant que le business puisse aussi jouer ce rôle.

Selon Lord Coe, les relations entre le sport et les sponsors ont d’ailleurs évolué au cours des vingt dernières années, à une époque où la réputation est devenue primordiale. “Les entreprises qui nous sponsorisent exigent des niveaux de gouvernance bien supérieurs qu’avant et l’inverse est également vrai, les dirigeants d’instances sportives sont beaucoup plus regardant sur l’éthique de leurs sponsors (...) Quand des partenariats échouent c’est rarement pour des raisons financières, c’est souvent à cause d’une révélation qui fait la une des journaux”.

A un peu plus de 100 jours des JO de Paris, l’organisateur en chef des olympiades de Londres est revenu sur cette expérience hors norme : “En tant qu’instance, World Athletics choisit des villes qui ont quatre ans pour organiser des championnats du monde. Les jeux olympiques ce sont vingt-huit championnats du monde simultanés, dans une même ville, concentrés sur deux semaines. On n'imagine pas tout ce que cela implique.” Un défi qui en fait est double, avec les jeux paralympiques qui s'enchaînent les deux semaines suivantes. Et Sebastian Coe de livrer quelques conseils à ses successeurs à l'approche des épreuves : “Garder sa bonne humeur, prendre soin les uns des autres au sein de l’organisation mais aussi tester, tester et encore tester chaque site, chaque équipement, chaque situation.”

Lord Coe a ainsi multiplié les anecdotes, les analyses fouillées de la place du sport dans le monde actuel et a visiblement pris plaisir à répondre aux questions du public. Une expérience des plus inspirantes pour le parterre d’entrepreneurs venus écouter les propos d’un homme qui n’a certainement pas fini de nous surprendre.

De g à d, Justin Highman, Directeur Général Adjoint du MEB ; Guillaume Rose, Directeur Général Exécutif du MEB ; Mathieu Ferragut, Directeur Général de CFM Indosuez Wealth Management ; Lord Sebastian Coe, Président de World Athletics ; Michel Dotta, Président du MEB (Crédits : MEB / P. H. Sébastien Darrasse)