Inde plus que Chine, USA plus qu’Allemagne, Jean-Pierre Petit expose ses choix aux membres du MEB
Pour sa rentrée, le MEB a invité en partenariat avec Jutheau Husson, Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts de l’Économie. Devant plus de 120 décideurs de la Principauté, le spécialiste a analysé avec brio la situation mondiale et ses conséquences sur l’économie. Un exposé passionnant par un expert passionné.
Depuis 2018, le Monaco Economic Board et son fidèle partenaire le courtier en assurance Jutheau Husson, ont le plaisir de proposer chaque année aux adhérents du MEB une conférence de prestige, animée par Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts de l’Économie ; une publication de référence mais également une société indépendante du même nom, spécialisée en analyse macro-économique et conseil en stratégie d'investissement.
Après une brève introduction au pupitre, l’économiste, fidèle à son style très vivant, s’est saisi du micro pour circuler au milieu de l'audience, interpellant les uns, interrogeant les autres, toujours avec une pointe d’humour.
Dans son tour d’horizon planétaire, quelque peu plombé par différentes menaces (montée des extrémismes, des inégalités, chocs climatiques, etc) Jean-Pierre Petit s’est félicité de la bonne tenue des Etats-Unis, soutenue notamment par une productivité en hausse, une inflation maîtrisée et une croissance de PIB estimée à 2,2% en 2023 (1,1% en 2024), mais l'imprévisibilité des élections à venir est une source de craintes.
Moins optimiste quant à l’Europe, l’économiste estime que le continent est plus handicapé par les crises qui secouent le monde, à commencer par l’Ukraine qui l’impacte plus directement avec une inflation qui devrait se réduire plus doucement. La mise en cause du modèle économique allemand, tout en rigueur budgétaire, a été une nouvelle fois la cible du conférencier. Pour autant l’Europe s’adapte et résiste, notamment grâce à l’Italie et la France, “une bonne nouvelle pour Monaco” se réjouit Jean-Pierre Petit.
La Chine n’est plus la locomotive mondiale qu’elle a pu être avec une croissance prévue de 5,5% en 2023 (4,2% en 2024), plombée notamment par des excès de capacités et un secteur immobilier en difficulté. Le président des Cahiers Verts de l’Economie parie en revanche sur une poursuite de la montée en puissance de l’autre géant asiatique : l’Inde, qui, malgré ses handicaps, possède un gros potentiel.
Spécialiste du conseil en investissement, Jean-Pierre Petit n’a pas été avare en conseils, se disant méfiant face à l'optimisme ambiant des perspectives de rendement du marché des actions, même si l’orientation devrait rester favorable. Sur l’IA, très en vogue, il estime “qu'elle n’ajoute rien en termes de diversification par rapport à la tech en général”.
Au terme de son exposé, très complet et argumenté, Jean-Pierre Petit s’est prêté au jeu des questions de l’auditoire, jonglant avec les chiffres avec une facilité déconcertante. Un auditoire conquis, qui a ainsi bénéficié d’une vision macro-économique globale, permettant aux dirigeants présents de mieux anticiper leur stratégie pour les mois à venir.
Le MEB proposera d’ailleurs à ses membres un autre regard sur l’actualité économique, tout aussi affuté mais nécessairement différent, avec la conférence donnée le lundi 16 octobre prochain par Ludovic Subran, Chef économiste du Groupe Allianz
de g à d : Guillaume Rose, Directeur Général Exécutif du MEB ; Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers de Verts de l’Économie ; Hervé Husson, Président de Jutheau Husson. (©MEB/Sébastien Darrasse)